Mémorial des batailles de la Marne - Dormans

Rempart contre l'Oubli

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Mémorial des batailles de la Marne 1914-1918 | Dormans
Site officiel du monument

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Grand vitrail de la chapelle supérieure


Régulièrement, nous entendons vous faire découvrir quelques détails importants de notre Mémorial. Nous débutons cette présentation avec la description du magnifique vitrail situé dans la chapelle supérieure.
Précisons que cet article fut rédigé par Pierre Dujarier et rappelons aussi que rien ne vaut une visite sur place (l’accès est gratuit) pour mieux appréhender toute la richesse architecturale du monument.

Grand vitrail de la chapelle supérieure du mémorial des batailles de la marne

Nous devons cette grande fresque de verre au célèbre maître verrier Charles Lorin (1874-1940) qui succéda à son père Nicolas, fondateur de la maison en 1863 à Chartres. Il sut s’entourer d’artistes réputés et fut choisi pour réaliser de nombreuses œuvres, pour des édifices religieux en particulier.
Charles Lorin fut directement concerné par la première guerre mondiale avec la perte de son fils, l’aspirant Charles Etienne François Lorin, né le 18 novembre 1898 à Chartres et tombé le 15 octobre 1917 à la ferme Barrée, en Belgique.

Ce vitrail central qui rayonne au-dessus de l’autel a pour vocation de glorifier le Poilu mort au Champ d’Honneur.
Ainsi, si la crypte et son ambiance austère et sombre inspire le recueillement et le respect dus aux victimes de ce conflit, l’impression dominante est tout autre dans la chapelle supérieure.

Et cela tient donc en particulier à ce vitrail central très lumineux et qui symbolise à la fois les honneurs dus aux soldats victorieux et leur résurrection (nous sommes dans un édifice religieux).


Quand le regard se porte sur la grande verrière centrale, on y voit Sainte Jeanne d’Arc (à gauche) et l’Archange Saint Michel (à droite) qui présentent au Christ un poilu tombé au champ d’honneur. A ses pieds, un tapis d’immortelles, symbolise les regrets éternels, les douleurs qui ne s’éteignent pas mais aussi l’espérance.
Le fond est, quant à lui, tapissé de croix ornées de cocardes rappelant les cimetières et les innombrables sculptures que la guerre a laissés derrière elle.

Sur ce vitrail, figurent des soldats en uniforme : à gauche, ceux de 1914, en pantalon et képi garance (rouge) accompagnés des troupes coloniales et à droite ceux de 1916, dont l’uniforme bleu horizon est mieux adapté au combat, accompagnés des troupes alliées.

A droite, figure le lieutenant-colonel Emile Driant (1855-1916) qui, à la tête des 56 et 59ème chasseurs à pieds, retarda l’avancée des troupes allemandes forte de quelques 80.000 hommes dans les avant-combats de Verdun. Gendre du général Boulanger, il fut écrivain sous le pseudonyme de Danrit. Député de Meurthe et Moselle, avant de reprendre du service à la première Guerre Mondiale, il sera tué au bois des Caures, près de Donaumont, le 22 février 1916.
A gauche, c’est le caporal Sellier du 171ème RI, qui fut officiellement le premier à sonner le cessez-le-feu le 7 novembre 1918 dans l’Aisne, à mi-chemin entre La Capelle et Haudroy, pour laisser passer les plénipotentiaires allemands qui se rendaient dans la forêt de Compiègne, pour préparer la signature de l’Armistice.


Au pied du vitrail, on retrouve la même inscription latine que sur le grand lustre de la crypte
« inspiciam omnes dormientes et illuminabo omnes sperantes in domino ».
Qui signifie « Je garderai tous ceux qui dorment et j’illuminerai tous ceux qui espèrent dans le seigneur ».